Un catalogue raisonné, une biographie complète de ce peintre suisse né en 1927

Acceuil Lile aux scorpions

Qui est Beatus Zumstein …

BZAcFond14 1

Il naît à Berne en 1927. Comme beaucoup d’artistes suisses, il se forme à l’école des Arts et métiers, comme graphiste et sculpteur. A partir de 1948, ses expositions, très remarquées, présentent des sculptures en taille directe, et des gravures sur bois qu’on compare alors à celles de Gauguin ou d’Edvard Munch. En 1951, il décide de s’installer et de faire carrière à Paris, comme peintre cette fois.

Il se revendique alors « artiste figuratif » ; mais de plus en plus sa peinture se peuple d’éléments abstraits. En 1960 il se décrit comme peintre et aquarelliste « abstrait avec une forte influence réaliste ». De fait, on est frappé par la logique sereine de l’évolution du peintre, creusant obstinément un motif, une technique, un agencement de couleurs, puis l’abandonnant pour une toute nouvelle aventure.

Beat change son nom en « Beatus », le bienheureux. Au plan artistique, c’est assez vrai ; au plan personnel beaucoup moins. Beat a pu trouver à Paris des amis fidèles et des enthousiastes de sa peinture ; ses collègues l’envient pour sa capacité à entrer par la fenêtre quand on lui montre la porte, et à obtenir régulièrement des expositions. Mais son caractère belliqueux et intransigeant lui fait de solides ennemis, tout comme son mépris affiché des tendances à la mode autour de 1968.

Anarchisant, Don Quichotesque, Beat est en guerre contre l’Institution, et multiplie les provocations désastreuses : conservateurs attrapés par le col, œuvres décrochées, voire mises en pièces. Dès lors Paris montre sa face impitoyable et se referme comme un piège : les expositions se font rares, on l’expulse de son atelier, et un soir devant un bistrot un ivrogne le laisse pour mort sur le pavé. Beat disparait en 1984 en Suisse, d’un accident vasculaire cérébral, séquelle probable de cette agression. Depuis lors, aucune de ses œuvres n’a été montrée au public, ni en Suisse, ni en France.

Au seuil du nouveau millénaire sa famille, Colette, son épouse, et ses enfants Dorothée et Michael Zumstein, décident de défier le sort et de défendre sa mémoire. Vingt ans plus tard, ils confient à François Nemer le soin de rédiger un catalogue raisonné et une biographie qui rendent à l’homme et à l’œuvre sa cohérence, sa trajectoire singulière, son actualité.

<< SURVOL >>